You are currently viewing Les réseaux sociaux : détecter l’addiction aux écrans et agir

Les réseaux sociaux : détecter l’addiction aux écrans et agir

Les réseaux sociaux occupent une grande partie de notre temps. Dans la vie quotidienne, ils te permettent à la fois de communiquer, de t’informer, de travailler, de te divertir, de jouer. Facebook, Instagram, TikTok, Twitter… ont chamboulé nos relations sociales et notre mode de vie. Mais leur utilisation excessive, notamment chez les jeunes, devient de plus en plus préoccupante et et peut mener à une réelle addiction.

Alors, que veulent dire les termes « utilisation excessive » des écrans, « addiction » aux écrans ? Quels sont les signes permettant de les détecter et comment peux-tu agir ? Voici quelques pistes de réflexion.

Cet article s’articule en 5 parties :

  1. Situation actuelle
  2. Différence entre l’usage intensif des écrans et l’addiction
  3. Signes et manifestations de l’addiction aux écrans 
  4. Conseils et astuces pour diminuer le temps d’écran
  5. En conclusion

1. Situation actuelle

Depuis leur apparition au début des années 2000, les réseaux sociaux ont révolutionné notre quotidien. Ils ont rendu notre manière de communiquer, nos relations sociales et aujourd’hui, nous sommes interconnectés et ultra connectés.

Grâce à eux, nous pouvons entrer en relation avec des gens de tous horizons et accéder à un nombre incroyable d’informations. Cependant, leur succès soulève des questionnements et préoccupations concernant, entre autres,  le temps considérable passés sur les réseaux sociaux, voire l’addiction, ainsi que leur impact sur notre santé et notre bien-être physique et mental.

Je travaille quotidiennement avec des jeunes qui sont ultra connectés. Il m’est arrivé récemment qu’en pleine séance, un jeune sorte son GSM pour envoyer un texto, regarder ses notifications alors que nous étions occupés à effectuer une tâche. Chose assez récente que je ne rencontrais pas il y a un an ou deux. Dégainer son GSM est devenu un réflexe, un automatisme.

S’en suit une manque d’attention évident, une déconnexion par rapport à l’exercice que nous réalisons en coaching, tout cela sans même que le jeune s’en rende compte.

L’utilisation des écrans est devenue incontournable, surtout chez les enfants et les adolescents. Cependant, il est important de faire la différence entre une utilisation excessive et une addiction à ceux-ci.

2. Différence entre l’usage intensif des écrans et l’addiction

Si nous regardons les chiffres de 2022 publiés sur le site  lesechos.fr, qui relèvent d’une étude française menée par Ipsos auprès de jeunes et d’adolescents, nous observons qu’ils sont en constante évolution.   

Infographie: Combien de temps les jeunes passent-ils devant les écrans ? | Statista

Source : https://fr.statista.com/infographie/32191/evolution-du-temps-ecran-chez-les-enfants-et-adolescents-en-france/

Ces chiffres nous montrent le temps d’écran quotidien pour certaines tranches d’âge mais également leur évolution en 10 ans 

L’utilisation intensive, voire excessive des écrans est une consommation prolongée d’appareils électroniques, principalement le smartphone. Elle se manifeste par un temps d’écran prolongé et une difficulté à pouvoir se détacher de son (ses) écran(s). On ne parle pas automatiquement de perte de contrôle ou d’impact négatif sur la vie de l’utilisateur excessif.

Mais toutes les personnes qui passent beaucoup de temps sur les écrans ne sont pas addicts. Cela dépend de ce qu’ils font et de leur capacité à s’en détacher.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, « l’utilisation excessive des écrans pourrait engendrer des problèmes musculosquelettiques, de vision et d’audition, accroître la sédentarité et les risques d’obésité, entraîner des dépendances, des troubles du sommeil, des comportements agressifs, du harcèlement, de la cyberintimidation, des comportements sexuels à risque, des problèmes de santé mentale comme l’anxiété et la dépression, en plus d’avoir des répercussions sur le développement physique, cognitif et psychosocial » (source : https://centdegres.ca/)

Mais quand peut-on parler d’addiction ?

L’addiction aux écrans implique une perte de contrôle. Les personnes atteintes de ce trouble ressentent une compulsion, un besoin d’utiliser constamment leurs appareils. S’ils sont privés de leurs écrans, ils peuvent montrer certains signes décrits au point 3.

Les raisons de l’addiction dépendent de divers facteurs tels que par exemple le caractère, l’image de soi, le stress, l’ennui, les tensions familiales, le peu de rapports sociaux ou l’isolement, la pression de l’entourage…Les écrans sont alors considérés comme un refuge.

3. Signes et manifestations de l’addiction aux écrans

Le terme « addiction » est un terme fort, que l’on préfère parfois utiliser pour les adultes pour ne pas mettre une étiquette. Mais il est selon moi évident que certains enfants et ados peuvent être qualifiés d’addict.

L’addiction peut être repérée lorsqu’on observe certains signes et elle nécessite une intervention, une prise en charge.

a. Signes

  •        Impossibilité de limiter son temps d’écran
  •         Incapacité à se déconnecter des écrans
  •          Refus d’accepter les remarques sur le temps d’écran de la part de l’entourage
  •          Non-respect des limites imposées
  •          Irritabilité, agressivité en cas de privation
  •          Repli sur soi et déconnexion sociale
  •          Déconnexion de la réalité
  •          Sentiment de tristesse, de frustration
  •          Manque d’intérêt pour d’autres types d’activités 

b. Exemples de manifestations

  • Symptômes physiques : maux de tête, troubles visuels, vertiges, surpoids, douleurs dues à une mauvaise posture (cou, dos…), troubles du sommeil…
  • Performances scolaires en chute : manque d’intérêt pour les études, décrochage, manque de concentration, diminution de la capacité à mémoriser sont des exemples

4. Conseils et astuces pour diminuer le temps d’écran

a. Ecouter et échanger

La communication ouverte est essentielle. Pour cela, choisis un moment où la personne sera réceptive ainsi qu’un endroit calme. L’écoute doit être qualitative et bienveillante. Laisse s’exprimer la personne sans interrompre, sans critiquer ni juger. C’est ce que j’appelle l’écoute empathique. Ainsi l’échange sera plus constructif car l’objectif est de trouver ensemble des solutions, de manière collaborative. A cet effet, le coach est une personne neutre formée à cette écoute empathique et ce type de problématique peut tout à fait être abordée en séance. Il mettra un cadre et élaborera un plan d’action visant à l’autorégulation.

b. Fixer des règles et des limites

Fixer un cadre clair et équilibré est indispensable mais ces règles doivent être évoquées et validées ensemble afin d’impliquer la personne.

Les limites doivent être cohérentes, comme par exemple, interdire les écrans le matin avant d’aller à l’école ou à table pendant les repas.

Le temps maximal d’écrans par jour doit aussi être convenu en fonction de l’âge, des besoins. Pour plus d’information sur le temps d’écran, je te renvoie vers le site laboitealimites.fr qui détermine le temps d’écran préconisé en fonction de l’âge.

c. Proposer d’autres types d’activités

S’il s’agit d’un ado, le stimuler peut s’avérer difficile et nécessite une bonne dose de créativité. Aussi, pense à ce qui lui ferait plaisir et éveille des passions pour le sport, la culture ou encourage-le à voir ou revoir ses amis.…

Je voudrais souligner ici l’importance du référent. Le parent ou autre référent est le modèle à suivre, donc il est important que l’adulte montre l’exemple en limitant sont temps d’écran également s’il veut être crédible !

d. Ressources et soutien

En cas d’addiction suspectée, je te conseille de solliciter le soutien d’un professionnel de la santé comme un médecin, un psychologue ou un psychiatre. Ces personnes peuvent évaluer le niveau d’addiction, de détecter d’autres troubles associés éventuels et de mettre en place une prise en charge.

En dehors de ces professionnels de la santé, il existe des organismes (CTIJ Clinique Saint-Luc, Nadja Asbl, Rés Ad…).

Le coach peut avoir un rôle à jouer. L’écoute et le lien créé en coaching peuvent tous deux être un point de départ dans la relation d’aide et le coach peut être considéré comme une personne relais vers d’autres spécialistes de cette prise en charge.

5. En conclusion

L’idée de cet article provient du questionnement fréquent de parents à ce sujet en rendez-vous de coaching. Dans ma pratique, je m’efforce de prévenir, d’informer, d’alerter et d’intégrer cette notion de surexposition aux écrans dans les conseils que je propose.

Que ce soit lors d’un problème de décrochage, de manque de motivation ou d’inaction, de manque de concentration, de difficulté de mémorisation lors des apprentissages, la problématique des écrans revient régulièrement. Le rôle du coach et une bonne collaboration entre ce dernier, les parents et le jeune est importante pour trouver des solutions ayant comme but d’améliorer le bien-être du jeune.

Laisser un commentaire